
Le Fonds Clémentine Vergnaud est un fonds de dotation créé en mémoire de Clémentine Vergnaud, jeune journaliste à la radio Franceinfo, décédée le 23 décembre 2023, à l’âge de 31 ans.
Le témoignage de Clémentine, raconté dans le podcast « Ma vie face au cancer : le journal de Clémentine », qui approche trois millions d’écoutes, a fait l’objet d’un livre, paru en octobre 2024 aux éditions du Seuil. Par sa sincérité, son humanité et
sa combativité, elle a su toucher ses auditeurs, aider les malades et leurs proches. Cela a également provoqué une prise de conscience et une réflexion dans les milieux de la santé notamment autour de la prise en charge des malades et de leur place dans le parcours de soins. Constitué par la famille et les proches de Clémentine après son décès, le Fonds
Clémentine Vergnaud permet, par sa forme juridique, de récolter des financements au bénéfice de la recherche scientifique et médicale, ainsi qu’un soutien aux actions de prévention et d’informations sur cette maladie mal connue.
Le Fonds se donne ainsi pour objectif de financer tous les deux ans un prix de thèse au nom de Clémentine Vergnaud, en sus
d’actions de soutiens plus ponctuelles comme l’appui à de financements d’essais thérapeutiques. L’intégralité des sommes récoltées est consacrée aux actions du Fonds, tous les membres étant bénévoles.
Cancer touchant les voies biliaires, le cholangiocarcinome peut prendre plusieurs formes (intra ou extra-hépathique, tumeur de Klatskin), selon la position des tumeurs. Il se classe parmi les cancers rares, touchant 2000 à 4000 personnes par an en France, selon les années. Il s’agit d’un cancer au pronostic sombre et les chances de survie des malades sont faibles. Contrairement à d’autres affections, portées par une recherche plus massive, elles ont peu évolué ces 30 dernières années. Elles sont respectivement de 25, 10 et 7% sur 1, 3 et 5 ans selon la Société française de gastro-entérologie. Encore ces chiffres ne sont-ils valables que si les tumeurs sont résécables, c’est-à-dire qu’elles peuvent être entièrement retirées par chirurgie. Si elles ne le sont pas, le taux de survie est nul à 3 ans (chiffre, laboratoires Servier). La résécabilité des tumeurs dépend de leur stade de développement. Or, l’évolution à bas-bruit du holangiocarcinome dans ses premières étapes de développement nuit à sa étection précoce et le diagnostic en est rendu difficile. Ainsi la plupart des patients se résentent-ils trop tardivement dans les structures hospitalières adaptées, à un stade de maladie trop avancé présentant des métastases. Ce qui les rend inopérables.
Il existe environ 130 protocoles de recherche contre le cholangiocarcinome à travers le monde. En France, quatre équipes y travaillent. Un chiffre modeste par rapport aux travaux menés sur des cancers plus courants. Cependant, les résultats obtenus ces dernières années montrent que le cholangiocarcinome, malgré sa complexité, n’est pas un cancer inattaquable. Ainsi le traitement standard de première ligne a-t-il pu être modifié depuis septembre 2022 par la HAS grâce à l’adjonction d’une molécule d’immunothérapie. Clémentine Vergnaud elle-même, a pu bénéficier d’un traitement novateur à l’essai, qui a donné des résultats encourageants, hélas encore incomplets. Il a donc semblé pertinent aux membres fondateurs de ce fonds – la famille de Clémentine Vergnaud, éprouvée par son décès précoce – qu’un fonds spécifique puisse voir le jour, avec les meilleures chances de convaincre des donateurs, qu’ils soient de petits donateurs occasionnels ou des financeurs plus importants. «